vendredi
30
août

Les bienfaits de la micro-sieste au travail

De plus en plus d’entreprises prennent soin du bien-être de leurs salariés, à une époque où le travail s’accompagne de nombreuses contraintes (temps de trajet accru dans les transports en commun par exemple), qui augmentent significativement le stress des employés et des cadres. De nombreuses sociétés sont actuellement désireuses de réduire ce stress, par la mise en place de mesures liées à la santé, à la relaxation, telles que les ateliers massage, mais aussi par le biais des micro-siestes.

Le concept de la micro sieste en milieu professionnel

Depuis longtemps pratiquée au Japon, où le temps de travail atteint encore les cinquante heures par semaine, la micro-sieste que l’on peut qualifier de professionnelle, permet de reposer les salariés pendant une courte période, souvent en début d’après-midi. Elle est également pratiquée dans des pays où les températures restent élevées une bonne partie de l’année, à l’image de l’Espagne, où de plus, les journées sont réputées pour être particulièrement longues d’un point de vue social.

Loin d’être un marqueur de fainéantise ou de démotivation, qui lui sont parfois encore à tort associés, la micro-sieste peut se résumer de la manière suivante : s’accorder une pause de 5 à 20 minutes pour se détendre, se ressourcer, recharger ses batteries et retrouver une énergie à la hausse qui permet de se concentrer plus efficacement sur son travail. Une manière de se laisser le temps d’être plus performant(e), de casser les rythmes trop soutenus, trop intenses, et même d’avoir la sensation de mieux maîtriser sa journée. Au Japon, le dormeur est considéré comme actif sur son lieu de travail, car sa démarche vise à le rendre plus productif ; si vous êtes d’ordinaire très impliqué(e) dans votre activité, n’ayez donc pas peur de vous autoriser ces quelques minutes si bénéfiques !

Concrètement, quels avantages pour les salariés ?

Les bienfaits de la micro-sieste sont reconnus par de nombreux organismes et instances médicales et a même fait l’objet récemment d’un article du journal l’Équipe, signe d’un gain d’intérêt global pour cette mesure. La micro-sieste participe à une humanisation du travail, car le salarié n’est de ce fait pas envisagé comme un robot, a le droit de montrer sa fatigue et de s’y adapter efficacement.

La plupart des études mettent en évidence une diminution du stress et de la pression artérielle, qui entraînent aussi une amélioration de la qualité du sommeil nocturne. Afin de conserver cet avantage, la sieste doit être pratiquée en début d’après-midi, et pas après 16 heures, sans quoi, la faculté à bien s’endormir une fois la nuit venue en serait altérée. De même, elle se limitera à vingt minutes par jour, pour ne pas entrer en sommeil profond, et permettre une récupération contrôlée, apte à prolonger la bonne forme des salariés, sans leur ôter l’envie de dormir le soir.

D’un point de vue économique, les entreprises seront souvent intéressées par cette mesure pour des retombées en termes d’efficacité. En effet, au-delà de l’amélioration du cadre de vie des salariés, la micro-sieste permet une augmentation significative de la productivité au travail, qui selon une étude de la NASA de 2015 serait accrue de 35%.

Enfin, si tous ces arguments ne vous ont pas encore convaincu(e), sachez que les rapports de santé estiment que la micro-sieste favorise la concentration des employés et diminue de ce fait le risque d’accident du travail dû à la fatigue.

Des espaces réservés en entreprise

S’il est parfaitement possible de se détendre seul sur son lieu de travail, avec un minimum de pratique et de se relaxer dans sa chaise, la micro-sieste est tout de même plus évidente lorsqu’elle est encadrée. Certaines sociétés mettent à la disposition de leurs salariés de véritables salles de repos, comme Renault ou Adidas. Des sièges à la fois larges et inclinables permettent de se détendre bien plus efficacement qu’une simple chaise ou coin de bureau, donnent à cette sieste un aspect plus officiel, qui invite davantage au délassement.

En France, il existe toujours des résistances très nettes à cette mesure, puisque 80% des travailleurs s’estiment fatigués pendant leurs heures de travail, alors que seuls 12% des responsables y seraient favorables, selon des chiffres donnés par OpinionWay. Mais au vu des tendances actuelles, avec la perception d’un travail plus stressant qu’auparavant et la faible voire inexistante diminution du temps d’activité au niveau légal, la micro-sieste est appelée à se développer au fil des prochaines années.